Pouvoir
Homme
Vautour avide,
Toi
Tout puissant à l aube des balbutiante de ma vie,
Les mains vides, l'oeil égrillard,
Sans complexe, sans histoire,
tu m'a prise dans des griffes.
Ton ombre est immense, ta démesure est grande,
ta folie géante.
Car ta main à mon sexe d'enfant,
Ta bouche à mon intimité,
Et tes yeux sur mes yeux.
c'est un crime
Ta bouche à ma bouche, ton souffle sur mon cou,
ta peau à ma peau
c'est un viol
Tes gestes d'homme à mon corps minuscule
Et ton désir, obscène rapace affirmant son pouvoir.
c'est une violence.
Tu as souillé mon corps
Tu as assassiné la vie, piétiné les frontières,
Anéanti l'innocence
c'est un crime, c'est un viol, c'est une violence
Tu as bati sans bruit le silence des mots
Ton ombre plane encore,
mon coeur se cherche des ailes
Pour pouvoir t'échapper
Ta puissance perdure par delà les années
Tu as tué l'enfance, engendré le chaos.
J'ai mal encore,
ta main grotesque fouillant mon sexe d'enfant,
de ta bouche laborieuse
de ton regard avide, en guettant en moi le reflet de ton vice,
De cette parodie obscène de l'amour
De si loin maintenant.
Vois
Ma rage impuissante qui cherche à s'éclore en gestes meurtriers.
Cette fureur vengeresse qui tempête, glaciale.
Remuant, sous ma peau ses instants de néant.
Au jour nouveau la même tristesse,
Cette enfant trop blessée,
Hurlant dans le silence ses pauvres mots emmurés.
Ta puissance aveugle oeuvre au travers de mes âges,
Perpétue ses sévices.
Vois aussi mon coeur craintif, aveugle et sourd
Enseveli au loin sous des vagues de peurs.
A marée haute, mes larmes affluent,
A marée basse, mes mots s'éteignent,
Et ma confiance mutilée,
qui clapote indécise entre veille et sommeil,
triste et désenchantée
Mon corps mort qui parfois s'offre au vent
En quête de chaleur,
Dans un élan timide, qu'un océan de larmes achève en jubilant !
Les mouettes rieuse tournoient dessus la mer
Je porte mon chagrin comme d'autres portent des fleurs
c'est un crime
Toi
L'homme sans prénom, meurtrier sournois
Tapi dans l'ombre, tu m'as élue pour prois
Ta puissance ricane, allumant mes angoisses,
Palpitant dans mes veines
un sang vicié nourrit à ton mal
c'est un viol
Oh! Meurtrier d'enfances, tu cours en liberté.
j'implore ans le silence
c'est une violence
Un jour,
c'est sur, je me rirai de toi,
Entourée d'amants doux comme des lits de soie
Lorsque tu seras vieux dans ton fauteuil croulant,
Je danserai nargueuse,
La dans de la vie.
Aveuglée enfin, aux feux de ma clarté.
meurtrier à mon corps
je secouerais mes chaines.
L'amour viendra à moi
La force de ma haine jamais tu ne l'auras mesurée.
Homme rapace tremble dans ton feuteuil!
Elle me porte vers toi
un jour bientôt je te montrerai du doigt
l'enfer c'est toi qui le vivras
Ma rage qui fusera brisera l'ordre du monde
Marie, mars 1997